Société

Droits de l’homme en Côte d’Ivoire : Une réalité à concrétiser

Mis à jour le 9 décembre 2024
Publié le 09/12/2024 à 6:08 , , , , , ,
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« Nos droits, notre avenir, maintenant. » Tel est le thème de la Journée internationale des droits de l’homme célébrée dans le monde ce 10 décembre. Selon les Nations Unies, ce thème est une opportunité pour “donner aux individus et aux communautés les moyens de bâtir un avenir meilleur”.

 

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a souligné dans un message vidéo que « les droits humains nous concernent tous et toutes. Il s’agit de vous et de vos vies : vos besoins, vos envies et vos craintes, vos espoirs pour le présent et l’avenir. » Il rappelle la simple vérité inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme : “Les droits humains affectent et concernent tout le monde, partout, tous les jours. Et, en raison de la place centrale qu’ils occupent dans nos vies, ils doivent donner aux individus, aux communautés et aux peuples les moyens de construire un avenir meilleur.”

 

Les droits humains ne sont pas des idées abstraites. Ils offrent des normes concrètes, des lois et un cadre vital qui protègent contre les abus, les violations et autres préjudices, garantissant que chaque personne, où qu’elle se trouve, puisse vivre dans la dignité et le respect.

 

En Côte d’Ivoire, les droits de l’homme sont protégés par le titre 1 de la Constitution ivoirienne de 2016 : Droits, libertés et devoirs. L’article 3 protège le droit à la vie, tandis que l’article 4 garantit la protection contre la discrimination fondée sur la religion, l’origine ethnique, la race, les opinions, le statut social ou le sexe.

 

Pour le militant des droits de l’homme Dr Boga Sako, le thème de l’année doit interpeller tous les dirigeants du monde, et en particulier ceux de la Côte d’Ivoire. « C’est un appel pour que les droits de l’homme soient une réalité dans nos pays. Tout comme la dignité et le respect de la vie humaine qui sont au-dessus de tout, quelles que soient les ambitions de quiconque », a-t-il déclaré.

 

L’importance du respect des droits de l’homme à l’approche des élections

 

« A quelques mois de l’élection présidentielle, le respect des droits de l’homme en Côte d’Ivoire n’est pas encore une réalité tangible, même si la problématique reste un idéal pour les Etats du monde. Les droits de l’homme ne sont pas respectés à 100%. La question électorale reste une préoccupation essentielle », a ajouté Dr Boga Sacko, nouveau président du Groupe de Réflexion et d’Actions pour la Démocratie et les Droits de l’Homme en Afrique (GRADDH-AFRIQUE). « C’est pourquoi nous demandons à la Côte d’Ivoire, qui entre dans une année électorale, de mettre l’être humain au-dessus de tout. Car rien ne vaut la vie humaine. »

 

La situation dans les prisons de Côte d’Ivoire est également préoccupante. Selon l’organisation des droits de l’homme, Prison Insider, plus de 27 000 personnes sont incarcérées, principalement à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), ce qui représente un taux d’incarcération de 94 pour 100 000 habitants en 2024. Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) mentionne 23 515 détenus dans les 35 établissements pénitentiaires enquêtés, dont 12 056 sont en attente de jugement, soit 51,27%, selon une enquête réalisée du 10 au 14 juin 2024.

 

Cependant, le ministère ivoirien de la Justice et des Droits de l’homme a démenti ces chiffres, affirmant que le nombre de détenus en attente de jugement au 13 septembre 2024 était de 9 781, sur un effectif total de 26 657 détenus, soit 36,69%.

 

Tristan SAHI

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